The Inspector Cluzo @ La Cigale
w/ Les Boulenvrac

7 avril 2012, Paris

Chaque groupe de Rock sait qu’il y a des concerts qui resteront gravés éternellement dans leur mémoire. Celui de The Inspector Cluzo à La Cigale viendra se rajouter au Fuji Rock sans problème. Un concert exceptionnel à plus d’un titre. C’est que The Inspector Cluzo à carte blanche, La Cigale leur appartient le temps d’une soirée. Un car a fait spécialement le déplacement de Mont-de-Marsan avec leurs fans, les amis, la famille, Buzoka la mascotte du Stade Montois et d’autres surprises auxquelles le public est loin de s’attendre. Ce soir le Sud-ouest est à l’honneur.

Dès que nous rentrons dans La Cigale, nous sommes chaleureusement accueillis avec un cocktail de bienvenue à base d’Armagnac concocté par Colette Remazeilles du Domaine de la Tuilerie et des airs folkloriques interprétés à la flute et au tambourin traditionnels par Jean-Luc Laboudigue. Beret sur la tête et mon verre à la main, je retrouve Laurent et Mathieu qui me présentent Claire une journaliste de Sud-ouest qui fait partie du voyage pour relater l’événement. Puis ils me mettent dans les mains de Régis Sonnes, un ancien troisième ligne, qui corrige mon port du béret avec le bon pli et l’inclinaison idoine. Ca va bien s’passer !

Je découvre une salle vraiment magnifique. Soudain, j’entends derrière moi l’hurlement strident d’une sirène, un tapis rouge se déroule au milieu des spectateurs qui s’écartent à l’arrivée d’une bande de fous vêtus de K-Way et lunettes de ski ! Voici Les Boulenvrac. Un mélange savant et explosif entre le Punk et le théâtre de rue ou encore la rencontre fortuite entre Jango Edwards et les VRP. Ils balancent des pétards et des saucisses, offrent de la bière dans des coupes à champagne en plastique au public qui sans être vraiment effrayé reste plutôt sceptique sur leurs intentions. Superbe découverte de cette soirée pour qui aime le Punk franchouillard et décalé.

The Inspector Cluzo en format duo assure la première partie du concert. Laurent commence tranquillement par pousser la chansonnette Soul en tenant la note le plus longtemps puis coupe court en lâchant un « Ca c’est pour faire chier Ben l’oncle Soul. ». Qui est Saoul ? Pas de chichi entre nous. Le but reste de péter cette putain de salle. TIC passe à la vitesse supérieure. Gros riff, ça Jam, ça chauffe ! Le plancher ondule sous les sauts répétés du public en liesse. Heureusement que j’ai le pied marin. Pour nous prouver que le groupe ne joue pas en Play Back nous avons droit au lancé de cymbale. Déjà bien fendue, finira t-elle la tournée ? « Empathy Blues », « French Bastards », « Two Days », « Yuppie Way of Life Blues » et « The Inspector Cluzo » compose un set rapide mais extrêmement énergique avant de passer au format with the FB’s & Mates. Mais avant c’est l’heure de la garbure. En effet, cet après-midi pendant que la Cigale Cluzo accordait sa mandoline et chauffait sa voix, les fourmis landaises épluchaient les patates, coupaient les choux, rajoutaient le canard pour nous mijoter cette soupe authentique et bien ragoûteuse qui réchauffe le corps.

Après cet entracte landais, la soirée continue avec un groupe qui me rappelle que j’ai du repassage à terminer : Les chemises froissées. Ce groupe composé de musiciens amateurs réinterprètent dans un style très personnel la chanson « On se retrouvera » de Francis Lalanne en version Paint it Black Punk Mix. Puis arrive la vache Buzoka. La mascotte du stade Montois nous offre un méchant solo de guitare bien hargneux. Ben ouais, dans les Landes les vaches jouent de la guitare électrique, tu as bien des marmottes qui emballent du chocolat.

Après ce Cow Show, The Inspector Cluzo avec les FB’s Horns & Mates arrivent sur scène. Nous retrouvons Phil au saxo, Mols à la trompette, Gaël Chausson aux percussions et leur producteur Stephan Kraemer aux claviers. Cette configuration apporte une chaleur encore plus groovy dans la pure lignée de James Brown. La Cigale atteint son point d’auto-inflammation avec des morceaux comme « Wild & Free » ou « Do You Make it Right ? ». Je ne sais pas si Carla Bruni était là ce soir (Une petite invit en guest ?). En tout cas elle aurait sûrement apprécié la punition infligée par The Inspector Cluzo avec « I want to Fuck the Wife of the French President » et ses arrangements Marc Dorcel. Pendant que Laurent égratigne un peu tous ces DJ’s de merde comme Getta et Justice, il prépare le terrain pour la désormais célèbre « Tu danses pour le public ». Une pitchoune valse avec Buzoka alors qu’un ado candide se retrouve en calbut chaussettes sur la grosse caisse. Si ce n’est pas Rock’n’Roll ? Laurent nous interprète la reprise de « Move on Up » de Curtis Mayfield et poursuit sur « Power to the People » et « Terminator is Black in his Back » afin de solliciter encore un peu plus l’architecture de La Cigale.

The Inspector Cluzo mérite franchement son succès. Il nous a gratiné d’un spectacle fabuleusement énergique, atypique où nous avons retrouvé tout ce qui le caractérise : le plaisir, la générosité, le partage, le Sud-Ouest, l’humour et le Rock !

Just one word, maybe two « Thank you »

Vincent GILOT aka Le Guise
18 juin 2012

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