Après avoir fait la nique aux bassistes qui, il faut l’avouer, brillent par leur inutilité dans tous les groupes, rendu ses lettres de noblesse avec « Fuck Michael Jackson » au Roi de la Pop, condamné avec « US Food » la malbouffe de l’Oncle Sam et même expliqué à Terminator qu’au fond il est « …Black in his Back », The Inspector Cluzo repart en croisade Il porte un regard incisif et virulent sur notre société en pleine crise (« Wild and Free : the « Indignés » Song ») et je préfère vous prévenir de suite, ce que l’Inspecteur observe l’agace, le dérange, le bouleverse, l’importune, l’horripile, l’irrite, l’énerve, l’exaspère, pour résumer ça lui casse les couilles ! Nos Gascons ont le sang chaud. Avec leur troisième album sobrement intitulé The 2 Mousquetaires, D’artagnan et ses valeureux compagnons, personnages populaires et indissociables de la culture gasconne, sont mis à l’honneur. Une nouvelle aventure Rock’n’rollesque de capes et d’SG. Malcom et Phil comme les Blues Brothers sont investis d’une mission, qui loin d’être divine, est de rétablir un peu d’humanité dans notre monde mercantiliste et individualiste qui part à vau-l’eau (« Power to the People »), de chasser le bien pensant et les esprits préformatés. Flash Info : L’ensemble du territoire classé en zone rouge, nous annonçons l’arrivée imminente de la tempête Cluzo qui va dévaster la France pour le bien de tous !
Le nouvel album de The Inspector Cluzo se présente, une fois de plus, dans un concept audacieux, créatif et révolutionnaire avec une bande dessinée réalisée par le graphiste Chris Chaos. Premier acte de la révolution selon Saint-Cluzo, tu vendras directement ton album au consommateur en te passant des distributeurs qui s’enrichissent malhonnêtement sur le dos de tous ! Un package comprenant plus de 20 pages de poilade et plus de 30 minutes de Rock au prix défiant toute concurrence de 10 euros. C’est cadeau ! Ce n’est pas Michel-Edouard Leclerc qui me dira le contraire. L’album est disponible sur le site du groupe, chez des disquaires sélectionnés par l’Inspecteur et naturellement en concert. Deuxième acte révolutionnaire, le billet pour le concert acheté en prévente offre l’album à 5 euros au stand Merch’. TIC-TAC-BOUM Cluzo écrase les prix !
Après ce petit cours de marketing revu et corrigé par le Dr. Cluzo, il est grand temps de parler de ce qui vous intéresse tous : la musique, l’album quoi ! Nos deux Mousquetaires sont blindés à l’Armagnac. Amplis à fond, envoyez les couleurs, sortez les oriflammes ! Ce troisième opus a été confectionné sur mesure par Stephan Kraemer pour la scène. Le lieu où s’exprime le talent de The Inspector Cluzo, c’est-à-dire, riff rentre dedans, humour et provoc’. Un petit discours en Gascon et dès le premier morceau la machine Cluzo s’élance pied-au-plancher. Riff crunchy, rythmique implacable soutenue par une section de cuivre funky. La signature Cluzo. Avec des cuivres beaucoup plus présents et la Wha-wha le style s’est affiné ; il développe de nouvelles saveurs beaucoup plus Soul et Funky sur le Rock bien gras. Le duo rend hommage au grand Curtis Mayfield avec la fantastique reprise de « Move on Up ». En grand fan de Rugby, le duo écorche un peu les amateurs du ballon rond sur « Téléfoot » histoire de s’échauffer avant de pourrir les groupes mainstream qui ne font preuve d’aucune originalité sur « Why a Vulgar French Band Cannot Play Shitty English Pop Music ? ». Ce que Château Brutal traduit simplement par « I Think your Music Suck » ! Sur « I Want to Mmm the Wife of the French President » le duo nous offre un concept expérimenté depuis longtemps en concert avec la danse du peigne-cul. Vous n’avez pas bien dansé, punition ! « Fuck the Bobos » risque fort de devenir le single emblématique du groupe pour ses prochains concerts. En effet, il est participatif, simple et marrant ! Aucune raison de s’en plaindre, surtout si tu es un bobo, c’est clair ? Sur « Put Your Hands Up » l’Inspecteur réchauffe à sa façon le refrain de « The Inspector Cluzo » pour bien monter la pression avant de balancer le révolutionnaire « Power to the People » très influencé James Brown. L’album se clôture comme il a débuté avec une touche de Gascon, je dirais même une louche. En effet, The Inspector Cluzo nous propose, en plus d’un free speech pittoresque, une ballade folk intitulée « Que Som Cabelhs ». Ce qui signifie « Nous sommes des cabochards ». Qui a osé dire Gascon tête de con ? Cela prouve une fois de plus que le duo le plus provocateur du Rock hexagonal n’a pas le melon et sais également jouer la carte de l’autodérision. Ils sont têtus, arrogants mais ils aiment les cultures régionales qui font notre richesse nationale. Finalement, c’est pour tout cela que nous les apprécions.
Adishatz
Vincent GILOT aka Le Guise
23 février 2012