The Inspector Cluzo @ Le Cabaret Vert

28 août 2010, Charleville-Mézières



Laurent SG touch

Depuis le concert de Dour en Belgique, The Inspector Cluzo, le duo landais de fusion Funk Rock estampillé label "Groove", a continué d’enflammer les scènes de France et de Navarre et bien au delà de notre cher hexagone. Une pérégrination musicale qui les a mené du Japon à la Hongrie avec un crochet par l’Allemagne. Je les retrouve à Charleville-Mézières en pleine forme pour le festival Rock Ecolo du Cabaret Vert.

Mathieu

Les musiciens achèvent leur balance express pendant que sur la Grande scène leurs amis de Gojira terminent leur concert. Bientôt, ils vont libérer un public survolté et chauffé à bloc qui va rejoindre les fans déjà rassemblés à proximité de la scène dite Les illuminations. Des fans qui arborent fièrement leur T-shirt "The French Bastards" et se remémorent les souvenirs encore chauds du concert au Sziget Festival.

Laurent a placé en évidence, comme un fétiche, son écharpe jaune et noire du Stade Montois : c’est ça la Rugby attitude. Une méthode efficace et rentre dedans que le public découvrira maintes fois durant le concert et assoira définitivement le mythe de "The French Bastards". Dès les premiers riffs, l’ambiance s’échauffe. Sur "Two Days" les poings se lèvent, ça headbang en rythme alors que les plus énervés et imbibés pogottent méchamment. Un frêle cinquantenaire carolomacérien, arrivé par curiosité près de la scène pendant la balance, me demande consterné et hilare à quoi correspond ce charivari de viande gesticulante. Par Toutatis et Bellenos, les dieux sont-ils tombés sur la tête ? Il croise les bras sur sa tête pour se protéger des premiers slammeurs[1] qui tentent de surfer sur la vague humaine et viennent directement s’échouer dans les bras de la sécurité. Les conditions météorologiques de la veille ont transformé le site en une gadoue pâteuse et collante. Aussi, nos slammeurs n’ont rien en commun avec les surfeurs de la Côte basque, ils ressemblent plutôt à des gorets qui ont passé la journée vautré dans leur fange.

le goret volant

Laurent tente bien de mettre un terme à ce mouvement corporel, proche du bœuf épileptique, en usant d’un syllogisme taillé pour la joute oratoire. "Pas de pogo ! Les pogos c’est pour les bourrins ! Vous êtes des Ardennais, pas de bourrins. Soyez fier d’être Ardennais, alors pas de pogo.". Sans succès ! Jean-Claude Vandamme en parfait analyste me confiait récemment que le pogoteur est rarement "aware" ! Mathieu finalement quitte ses fûts et cymbales pour montrer, par l’exemple, la plus belle façon de danser avec classe. Je ne peux que reprendre la désormais célèbre devise de Jack Lang "Quel bel homme".

Let's dance

I'm the best Hey toi, ouuuui toi, tu ramenes ta fraise ... viiiite

Laurent en profite pour inviter sur scène quelques personnes du public. Les jeunes filles doivent exécuter une danse dont elles seules ont le secret. Ensuite tout ce beau monde doit reprendre en chœur "Fuck the Bass Player". Le show est parfaitement rodé et maîtrisé jusqu’au bordel final où un maximum de personne est invité. Sauf qu’aujourd’hui, la jauge a été un peu dépassé et que de grosses gouttes commencent à déborder du vase.


L’un se prend en photo avec ses potes sur la scène, l’une se jette dans les bras de Laurent pour l’embrasser, un autre zouave prend le micro pour baragouiner un charabia proche de la pythie, tout cela sans prendre garde aux instruments, ampli et fils divers et variés qui font le son, donc le show ! Je lis dans le regard de Laurent la célèbre diatribe de Lino Ventura dans Les tontons flingueurs : "L’homme de la pampa, parfois rude, reste toujours courtois. Mais la vérité m’oblige à te le dire...". Il saisit le micro de l’importun et vocifère "Ta gueule ! c’est pas l’anniv’ à Mamy". Dans ce capharnaüm, notre duo doit essayer de se créer un peu de place pour jouer. Comme un rugbyman fonçant vers les poteaux, il éjecte trois gêneurs d’un coup d’épaule sec, précis et efficace. Une brillante explication de la tumade ou "fais pas chier le Landais !". Une fin de concert épique et précipitée par le passage sur la scène du tsunami Cluzo, l’Attila du Rock qui détruit tout sur son passage ! La batterie de Matthieu est pulvérisée. Laurent, hirsute et rageur, dresse devant le public la grosse caisse en signe de victoire. Apocalyptique et sauvage !

keep on Rockin' Dessine moi un mouton !

J’avais remarqué que Laurent, en arrivant sur scène, avait dissimulé derrière son ampli, un ballon ovale. Alors que le public quitte ce qui reste de pelouse, le cachottier le sort de sa cachette, le pose sur le devant de la scène. D’un tir impeccable en direction des techniciens de la régie, il transforme et clôture définitivement ce concert. Nice shot ! Les curieux, passionnés, subjugués, surpris et nouveaux fans sont déjà au Merch’ pour acheter CD et T-shirt. Signes que ce concert à converti de nouveaux fidèles pour lesquels Mathieu et Laurent se prêtent à une séance de dédicace !


Vincent GILOT aka Le Guise
2010





[1] Rien à voir avec Abd Al Malik. Le slammeur est un individu (pas trop gros) qui pendant les concerts se jette dans la foule et se déplace en se faisant porter à bout de bras... ou pas !


Le groupe
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Le festival
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Retrouvez également

La chronique du premier album The Inspector Cluzo
La chronique de The French Bastard
L'interview de The Inspector Cluzo Complément d'enquête
Les photos de The Inspector Cluzo à Dour
In English
The Interview Extensive Investigation