Street Art



Je marche d’un pas pressé dans ma ville, mêlé dans la masse humaine et urbaine, noyé dans le tumulte, sans remarquer qu’elle est parfois le lieu insolite d’expositions temporaires. Soudain, je marque le pas, je ralentis, je m’arrête et j’observe. Véritable musée out-door, la rue expose. Comme le chantait le groupe de Rock français Diabologum "L’art est dans la rue". Affiches, collages, peintures, pochoirs, mosaïques et détournements d’objets divers sont les traces laissées par ces artistes urbains comme des touches colorées pleines de fantaisie dans un environnement souvent rigide et austère. Ces oeuvres "hors-la-loi", car qui-t’a-permis-de-tagguer-un-punk-sur-mon-mur-p’tit-con, sont inévitablement éphémères. Elles subissent les agressions de la météo, de la pollution et de l’homme. Immortalisées par la "pellicule numérique", je vous invite dans mon musée virtuel.



I live in the Monster's Mouth
Visages
Rock & French
Les filles
L'accordéoniste
Flying Fish Still Not Arrested



I live in the Monster's mouth

Les ateliers frigorifiques, Paris XIII ème

Les ateliers frigorifiques, Paris XIII ème


J’avais décidé le temps d’un week end parisien de marcher dans les pas de Nestor Burma. Une enquête dans le XIII ème arrondissement de Paris pour un « Brouillard au pont de Tolbiac » et une excellente BD sous la plume de Tardi d'après le roman de Léo Malet. Une promenade de la rue Watt en passant par la rue du Chevalet, vers Tolbiac et les entrepôts frigorifiques aujourd’hui investis par des artistes. Soudain, elle est là, sur la façade. La bête ! Une sorte de mutant punkoïde mi-chat, mi-chien aux abcès répugnants. La gueule ouverte, elle te dévore alors que par la fenêtre tu regardes l’agitation urbaine.




Visages

Devanture d'une boutique, Rue André Del Sarte, Paris XVIII ème

Devanture d'une boutique, Rue André Del Sarte, Paris XVIII ème


Lorsque je regarde ces visages, j’y trouve toujours énormément de tristesse et d’angoisse. Est-ce intentionnellement que les coulures évoquent des larmes et les yeux en spirale la peur ? Je suis incapable de le dire, mais l’émotion est présente ! Que symbolisent-ils ? La peur de l’autre, le racisme... A méditer.




Rock & French

La butte aux cailles, Paris XIII ème

La butte aux cailles, Paris XIII ème


Cet espace de bitume a un goût de Rock très franchouillard. Pas de béret, ni de camembert pour représenter la France. Juste une paire de Wayfarer sur trois mutants tricolores. Quelque chose entre Bart Simpson et Diabolo, le clébard de Satanas qui se marre toujours comme un bossu dans le cartoon Les fous volants. Ils sont marrants ces trois cabots diaboliques. Ils donnent un côté moins solennel à la politique où les voeux du Président pour s’achever ainsi « Vive la République, vive le Rock et... Vive la France. ». Yeah !




Les filles

Angle de la rue Ravignan et de la place Jean-Baptiste Clément, Paris XVIII ème

Angle de la rue Ravignan et de la place Jean-Baptiste Clément, Paris XVIIIème


De là, nous voyons un ancien atelier de Picasso. Un homme qui, lui aussi, aimait les femmes ! Loin du tableau de chasse, l’affiche représente plutôt un témoignage entre le "Some Girls" des Rolling Stones et la soupe Top 50 "A toutes les femmes qu’on a aimé avant..." (non, je ne chanterai pas !) chantée par le duo de vieux beaux ! Notre dessinateur a trainé ses guêtres un peu partout. Une sorte de globe lover. Sentimental et nostalgique, il se souvient de ces "filles".




L'accordéoniste

La butte aux cailles, Paris XIII ème

La butte aux cailles, Paris XIII ème


Lorsque j’étais têtard, ma grande tante me racontait parfois l’histoire d’un accordéoniste. Qu’on se le dise, sa célébrité n’a jamais défrayé la chronique. Si ma mémoire est bonne, c’était simplement son beau-père. Afin de pouvoir épouser sa dulcinée, il avait été forcé de vendre son instrument. Ce n’est pas qu’il avait besoin de pognon, mais sa belle venait d’une famille bourgeoise où jouer de cet instrument était mal vu. Histoire de Standing ! C’est que chez ces gens là ... Il ne faut pas oublier que l’accordéon est péjorativement surnommé le piano du pauvre.
Dans les guinguettes, il fait encore tournoyer les robes des danseuses sur des airs de musettes et de java. Il s’est même aventuré sur des chemins plus Rock de Rocamadour à la Normandie avec Gérard Blanchard, sans oublier pour l’apéro Blankass et Jacques Higelin qui lui rend hommage sur l’album "Paradis Païen". Il a retrouvé quelques lettres de noblesse avec Richard Galliano plus qu’avec André et Yvette. Instrument indissociable du Folk-Rock à la française, il conserve ce caractère terroir et populaire qui sent bon le vin blanc, les bords de Marne et le Paris Canaille de la môme Piaf. Aujourd’hui, il est encore torturé par quelques manouches près des marchés qui me poussent à hurler ce cri du coeur et des tympans "Je déteste Besame Mucho !".



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Flying Fish Still Not Arrested

Basilique du Sacré Coeur de Montmartre, Rue du Chevalier de la Barre, Paris XVIII ème

Basilique du Sâcré Coeur de Montmartre, Rue du Chevalier de la Barre, Paris XVIII ème


Comme dans un western, l’affiche est scotchée sur un lampadaire. La mission s’avère rude pour le chasseur de prime si notre exocet file, lui aussi, à Mach 0,9 comme le missile antinavire du même nom. L’exocet à 20$ c’est très bon marché pour une efficacité optimale, même si les marins du Sheffield, qui s’en sont pris un sur le coin de la gueule au large des Malouines, ne partagent pas le même avis. Mais ici, la démarche est pacifique. Notre exocet se compose essentiellement de chair, d’écailles. Bourré de phosphore et d’oméga 3, il a intérêt à être bon pour la santé, vu son prix !