photo : Olivier TOURON

Le Guise revu et corrigé par Jonathan Henault

Tu seras d'accord avec moi, cher lecteur, mon petit chaton aux griffes ardentes, que nous vivons une époque des plus troublées, où les affaires se disputent aux scandales la une des journaux populaires et où la tension sociale n'a jamais été aussi palpable. En de telles circonstances, il est temps de faire preuve d'un peu de bon sens.  Plutôt que de se reposer encore une fois la question (si incontournable soit-elle) de qui de la poule ou de l'oeuf (j'ai mon avis là-dessus), d'affronter des interrogations bien plus cruciales, et en particulier celle qui nous tient tous si souvent en haleine : mais bordel, pourquoi Le Guise ?

D'aucuns diront qu'il faudrait aller creuser du côté de la branche cadette de la maison de Lorraine et  notamment d'Henri de Lorraine, dit "Le Balafré", troisième duc de Guise et ardent défenseur de la foi catholique qui trucida du protestant comme d'autres vont chez Auchan. Ce serait mal connaître l'animal dont il est question ici, ne serait-ce que parce ses racines nordistes et son environnement lillois le placent bien plus à l'ouest de la verdoyante voisine messine. Et puis surtout, si Le Guise (le nôtre) avait une religion, ce serait bien plus celle d'Alice Cooper ou de Johnny Rotten, loin de l'étole et du calice qu'on boit jusqu'à la lie.

Mais alors la question reste entière, pourquoi Le Guise ? On me souffle dans l'oreillette que ce serait là un surnom venu du fond de l'eau, à cette époque où le garçon pataugeait avec ses compagnons d'un équipage de sous-mariniers dans lequel, encore jeune et la tête pleine de rêves de pays lointains aux exotiques vahinés, il s'engagea avec l'appétit de découverte et la curiosité qu'on lui connaît toujours aujourd'hui. Va pour cette théorie du sous-marin jaune, même si l'on croit savoir de source sûre que l'animal a toujours préféré les Stones aux Beatles et AC/DC à Mururoa.

Il ne nous reste plus qu'à espérer que si ce monsieur s'appelle Le Guise, c'est parce qu'il en a envie, tout simplement, parce qu'il n'en fait qu'à sa Motörhead, parce que chacun fait fait fait ce qu'il lui plaît plaît plaît et surtout lui, et parce qu'à ma guise, comme disait Rochefort dans cette publicité qu'il regrettera peut-être toute sa vie. Des regrets, Le Guise n'en a pas, lui qui a déjà vécu trois vies et en a encore bien le triple à parcourir, photographe à l'oeil aiguisé, journaliste à l'écriture aguicheuse, musicophage à l'appétit vorace et solide camarade de tournée, quelle qu'elle soit.

Au terme de cette étude relativement peu approfondie de la question (mais les profondeurs, c'est le domaine du Guise, pas le mien), toutes les explications restent encore plausibles et nous n'en sommes encore qu'aux conjectures. Que nous développerons si vous le voulez bien dans les 53 prochains tomes de cette biographie pompeuse. Bisous.

Mai 2014

Jonathan Henault est le Boss couillu des Editions Bijoux de Famille à qui l'on doit entre autre Lettres à ma future Ex (2013), Comment l'homme qui prenait tout son temps failli bien le perdre pour de bon (2012) et Comment un ange aux ailes en biseau aurait pu sauver le monde s'il n'avait pas passé son temps à sniffer les nuages ... (2010)