Roken is Dodelijk @ L'Alimentation
w/ Baden Baden

27 janvier 2011, Roubaix

A peine suis-je sorti du métro qu’un mec, pas franchement louche comme disait Coluche, me propose de l’herbe. Pas de doute possible, je suis à Roubaix ! Je décline poliment sa proposition commerciale. Si je me suis aventuré jusqu’à Roubaix, ce n’est sûrement pas pour m’amuser à compter les éléphants roses, mais pour assister au concert de Baden Baden et Roken is Dodelijk à La Condition Publique. Avec une si belle affiche au prix de deux euros, le concert est complet depuis des lustres. Mini prix, mini salle, il faut se grouiller un maximum ! CQFD. Le public est au rendez-vous, la salle est bondée, il y a autour du bar une muraille humaine. Je me faufille, serpente et retrouve Pascal Descamps. Il me rappelle que le 19 février il faut absolument venir à l’Aéronef pour le concert des Forest Sessions. Je prends son flyer et buvons une bière.

Les parisiens de Baden Baden ouvrent pour leurs amis de Roken is Dodelijk. Ce concert est une bonne occasion pour chacun des groupes de présenter leur nouvel EP. 78 pour Baden Baden et The terrible things pour les Roken. La salle est noyée dans une dense et chaleureuse nébulosité lorsque la scène s’inonde de lumières avec l’arrivée des parisiens. Après le premier morceau Eric annonce presque timidement « Nous sommes Baden Baden et nous venons de Paris ». Point d’exubérance. La discrétion pourrait facilement être leur leitmotiv, une allure teintée de timidité et de pudeur. Tout se dit à demie voix, sans volonté de brusquer. Finalement l’attitude de Baden Baden correspond parfaitement à leur musique. Une atmosphère musicale cotonneuse, douce, moelleuse et chaleureuse. Les seuls débordements musicaux sont les strates de guitare saturée et noisy qui donnent une légère touche post rock à leur Indie Pop comme sur « Anyone ». Le groupe se jette dans l’exercice souvent périlleux de la reprise avec « La vie ne vaut rien » d’Alain Souchon. Il n’y a rien de pire qu’une mauvaise reprise ! Nonobstant un résultat prometteur, Eric invoque l’indulgence de l’auteur compositeur. Puis, arrive la surprise tellement attendue qu’elle n’est plus une ! C’est l’occasion de plaisanter et d’accompagner sous les applaudissements l’arrivée de Fonzie. Le chanteur des Roken vient pour interpréter « The book » dont il a signé les paroles.

Roken is Dodelijk arrive sur la scène en fanfare. Plutôt logique lorsque le groupe se compose de 6 musiciens. Ceux-ci sont bons, très bons ou « Good Enough » ? Voilà une excellente entrée en matière qui pose le style Roken. Mi-Monsieur loyal, mi-chef d’orchestre, Fonzie les bras gesticulants dans l’air comme un pantin accroché à des fils magiques, dirige, conduit la troupe. Il chevauche les notes, lance des regards malicieux et lâche ses bons mots volontairement provocateurs et grinçants. Les doigts de Lena flirtent avec le clavier. Sa voix sensuelle apporte cette dose de féminité qui donne aux compositions un charme indéniable. Au fil des titres, les instruments se déplacent dans une sympathique et surprenante bourse d’échange. Le concert de ce soir confirme que Roken is Dodelijk a acquis sur les scènes une maturité et une superbe. Elle se retrouve dans des chansons comme « The Tribe » ou « Jogging » où le groupe nous emporte dans un mælstrom sonore avec toujours la voix joliment cassée de Fonzie.

Vincent GILOT aka Le Guise
16 février 2011


Baden Baden










Roken is Dodelijk










La Salle
La Condition Publique site officiel

14 Place Général Faidherbe
59100 Roubaix

03 28 33 57 57

Retrouver également
La chronique de 78 baden baden