Tout ça, ce ne sont que des légendes. Les loups-garous, la bête du Gévaudan, le Père Noël, la probité des politiciens ...
Un fruit de l’imagination récupéré pour nous enduire d’erreur et nous manipuler sous anesthésie générale de préférence.
Mais l’Homme-Tigre ? Ah, ah ! Là tout de suite, vous faites moins les malins. Vous avez les foies. Le sujet qui fâche.
The Legendary Tigerman ! Une légende, l’Homme Tigre ? Et bien moi, je l’ai vu ! Mouais !
Le malin c’était planqué dans une ferme en dissimulant sa présence avec un groupe de frapadingue. Jimi Ben Band chauffe
la salle. C’est un mélange bizarre entre du Swinging London version Kinks et du Rock Garage à la Trashmen. Pour
mon pote Bob « Les Cramps qui joueraient de la New Wave ». Ca joue pied au plancher, ça hurle, ça cri. Le bassiste doit
être le fils de la pythie pour libérer des cris aussi étranges et gutturaux. Y a t-il un psychiatre dans la salle ? Ces
mecs sont peut être dérangés, mais leur musique sonne ! Puis, il arrive. Paulo Furtado aka The Legendary Tigerman.
Nous sommes le 22 février 2011 ! Vingt deux, deux et deux. Février, deux. Deux mille, deux. Onze, un plus un égal deux !
Deux ! Nom de deux ! Tweeverdom ! Deux ! Le chiffre magique de l’Homme-Tigre. Tout ce que tu peux faire à deux, il
le fait tout seul. Attention, Je sens que ça fusionne sous le cocotier, n’aller pas imaginer qu’il s’agisse d’un adepte
de l'onaniste. Le seul manche qu’il astique c’est celui de sa Gretch. Ce qu’il fait seul, c’est de la musique. En effet,
The Legendary Tigerman, planqué derrière ses éternelles lunettes fumées, est un One-Man-Band : Remy Bricka en plus roots
sans les tourterelles et les paillettes. Tel un roi, il s’installe sur son trône qui domine la salle. Pas de sceptre, ni
de couronne, juste une grosse caisse, un charleston, une série de microphones, un harmonica et un kazoo, sans oublier un
sampler, une platine et bien sûr sa guitare.
La mise en bouche commence par l’excellent « Walking Downtown » de l’album Masquerade, suivi par « Make
you Mine » puis en guise de Roadmovie son « Route 66 ». Pendant son show des petits films sont diffusés sur un
écran. Arrive Claudia Efe pour l’accompagner sur « Honey you’re too Much ». Pour son dernier album Femina,
Paulo Furtado s’est fait plaisir en invitant un panel de gonzesses dont Asia Argento, Maria de Medeiros, Peaches ou encore
Lisa Kekaula des Bellrays. Mais ce soir elles ne sont pas toutes venues. Ce sera ensuite le tour de Rita Redshoes qui, c’est une honte, porte des chaussures crème à
paillettes ! Tout part en c... ! C’est probablement ce que le public a dû se dire quand l’Homme-Tigre a poussé sa gueulante !
Il faut le comprendre le Paulo. Il chante « Hey Sister Ray » en duo avec la belle Rita. Nous sommes entre Titanic et
la déclaration d’amour de Roméo à Juliette. Les notes douces se fondent dans une sorte de silence mystique. Le public est
accroché à leurs lèvres. Et puis là, crac, le cheveu dans la soupe, la mouche dans le lait ! Une nana arrive un peu
bruyamment avec des bières juste au moment du climax ! Ca lui coupe ! L’instinct sauvage reprend ses droits. L’Homme-Tigre
sort ses griffes et rugit « You don’t give a shit », « You are unrespectable » et « I play fuckin’ music for you » ...
Finalement Show must go on ! The Tigerman reprend le célèbre « These boots are made for Walking » de Nancy Sinatra
pour enchaîner sur « The Maddest things you Say » avec une Lisa Kekaula virtuelle, puisqu’il s’agit d’un playback
vidéo. Finalement, Paulo Furtado a offert un concert assez déconcertant avec un show suave et érotique, qui se démarque
résolument des prestations plus dirty blues et déjantées d’un Bob Log III par exemple. Néanmoins, il achevé son set avec
des morceaux plus dans cette veine comme « Bad luck R’n’B machine » ou en reprenant le « She Said » d’Hasyl
Adkins en effectuant des scratch d’une main tout en jouant de la guitare. Ce n’est pas toujours facile d’être une
légende !