GYM

GYM fitness, GYM fits you

Inutile de sortir vos ballerines, justaucorps et autres articles moulants, de réaliser des séries d’assouplissements pour redynamiser l’élasticité de vos muscles flétris par des années de laisser aller. Les musiciens de GYM n’ont pas l’intention de lancer une nouvelle émission d’aérobic pour que nos ladies gaga du petit écran puissent retrouver leur physique de jeune fille. Pourtant cela marchait bien puisque Jane Fonda. Et dire qu’avant Cindy se plaignait d’être Crawford. Quand à Véronique et Davina après la douche, elles fonçaient rejoindre Les Charlots pour l’Apéro-bic et reprendre en cœur « A elle la GYM à moi l’tonique. ». En cette période d’amélioration des égalités entre les hommes et les femmes, Madame la Ministre Najat Vallaud-Belkacem souhaite GYM pour tous ! Voilà enfin un programme politique sérieux : Beat tonique pour Pop ensoleillée.


GYM - Photo : Nicolas Djavanshir

Evidemment c’est à l’heure de l’apéro que je reçois Jérôme Voisin aka Fonzie, la voix chaude et suave de Roken is Dodelijk, l’excellent guitariste de Birthday Pony et bassiste de Bly et Vedett qui avec son pédigrée mérite notre confiance Nicolas Obert aka Dadar. Quand au King des batteurs de Lille qui joue également avec Bodybeat, Nicolas Bertin, il avait piscine. Une occasion de discuter musique avec ce groupe qui revendique des influences allant des Beach Boys à Dr. Dre.

Comment est né le projet GYM ?

Dadar : Cela a débuté par une rencontre dans la forêt des Forest Sessions (nda : en 2010 pour la deuxième édition.). Le projet de Pascal est génial. J’ai bossé avec Fonzie et ca marchait bien le truc en fait, il y avait un bon feeling ! Quelque temps après, nous nous sommes revus pour discuter de ce qu’on voudrait faire avant même de se dire on va monter un groupe. Si nous faisions de la musique ensemble qu’est ce que l’on aimerait bien faire, où on voudrait aller, pour essayer directement de se définir un cadre. On ne voulait pas partir tous les deux dans un projet où tu te laisses aller.
Fonzie : Il s’agissait de définir le cadre global du projet pour voir au-delà du cadre artistique. Ce qui nous motivait chacun pour le faire avec une vision claire du développement du projet. On s’est dit que l’on voulait faire un truc assez simple en nombre de personnes. On a commencé à deux et c’est vraiment parce qu’il manquait un truc que nous avons fait appel au batteur Nicolas Bertin pour compléter le groupe. On a réfléchi aussi à comment mettre en place le projet de manière intelligente et immédiate.
Dadar  : On a réfléchit tout de suite à une méthode de travail aussi, une manière de faire. J’étais vraiment emballé après des années à bosser tout seul derrière l’ordinateur. Ca pouvait être cool de garder tout cet acquis et d’en faire profiter le groupe. On s’entendait bien et toi aussi t’étais en plein dedans. Tu vois on a discuté de tout ça comme si on mettait en place un projet architectural ! C’était super intéressant de se dire on va faire différemment de ce qu’on a l’habitude de faire et on va voir si ca peut apporter quelque chose de nouveau. Effectivement ce changement de méthode de travail à été flagrant !
Fonzie : Du coup on a réussi à trouver un équilibre entre nous trois en sachant ce que chacun peut apporter. On avance facilement sans se tirer la bourre sur certains points. C’est simple et complémentaire.

Vous avez remporté le tremplin de l’Ascenseur organisé par Bougez Rock

Fonzie : Oui, je m’attendais à ce que tu en parles ! Nous avons remporté haut la main mais … Avec qui avez-vous couché ?

Oui ! Avec Stéphane Lefèvre ou Hervé Leteneur ? (nda : Le Président de Bougez Rock et le coordinateur de La Marmite, membres du jury de l’Ascenseur.)

Rires

Votre prestation était nettement meilleure que votre participation au tremplin Inrock Lab au Grand Mix

Dadar : Clairement ! Je pense honnêtement que c’est la dernière fois que nous participons à un tremplin car les dernières expériences étaient terribles ! En comparaison avec le concert de Maubeuge, il n’y a pas photo. Le concert était vraiment bien, on s’est bien marré, le son était excellent. Nous avons le sentiment que le public a vraiment accroché. Nous sommes sortis du concert mieux que lorsque l’on est rentré dedans. Je crois beaucoup en ce que l’on fait avec GYM ! Le groupe commence à bien maîtriser l’espace et progresse vraiment bien sur scène. Nous sommes trois musiciens, nous utilisons des séquences, ce n’est pas évident ! Il faut trouver un truc spécial qui rende les choses naturelles. J’ai trouvé que pour ce concert nous avions pris une nouvelle dimension scénique.


GYM au tremplin de l'Ascenseur - Photo : Kroundave

La cascade de Fonzie a probablement joué en votre faveur (nda : Durant le concert, il s’est pris comme l’on dit les pieds dans le tapis et il chuté à la renverse avec beaucoup de style et de grâce.)

Fonzie : C’est beaucoup de travail !
Dadar : C’est du taf ! J’attends la vidéo avec impatience… Voilà nous avons déjà participé à 3, 4 concours. Notre concert aux Inrocks n’était pas terrible, nous avons eu des problèmes de son. Evidemment le fait de remporter l’Ascenseur et de pouvoir jouer au festival des Nuits secrètes c’est super gratifiant !


Quand tu débutes avec les Beatles c’est juste magique


Vous êtes plutôt vinyle, CD, numérique ou voire complètement dématérialisé avec Spotify ou Deezer par exemple ?

Dadar : Je n’ai pas encore le reflexe d’utiliser Deezer. Le support je m’en moque, en règle générale, j’utilise mon laptop où je fais play avec les albums qui s’enchainent sans avoir à changer de disque car pendant ce temps là je fais autre chose. Ensuite, si je veux m’arrêter sur un album en particulier, je préfère écouter au casque en utilisant mon lecteur de DVD ou de MP3.
Fonzie : Cela dépend beaucoup du moment. Il y a des périodes où je n’écoute rien du tout, d’autres où je mets des vinyles mais en générale, je pioche souvent sur Internet. Finalement, le support dépend beaucoup du moment et de l’envie. Par exemple, je n’ai pas de musique dans mon téléphone.
Dadar : Alors que moi, j’en ai plein ! Je pense que les trois quarts de mon téléphone c’est de la musique.

Quel est le premier album que vous ayez acheté ?

Dadar : Je n’avais pas besoin d’acheter les classiques du Rock car mon père avait déjà une belle collection de disques. Je pense que c’est The Head on the Door de Cure. En général, on achetait rarement des disques car le grand frère d’un pote allait régulièrement à Londres et revenait avec les nouveautés. On avait quasiment le disquaire à la maison ! Mais cette fois ci, je n’avais pas voulu attendre son retour de Londres et je l’avais acheté moi-même.
Fonzie : Je ne me souviens pas du premier album que j’ai acheté par contre je me souviens très bien la première fois où j’ai entendu une guitare avec de la disto ! (rires) C’est vraiment un souvenir marquant. J’étais parti en voyage de classe aux Etats-Unis. Une copine américaine m’avait enregistré une cassette avec les deux premiers albums de Pearl Jam que j’avais écouté sur le chemin du retour. Je n’avais jamais entendu de disto et lorsque j’ai écouté la cassette sur le Walkman que m’avait prêté ma mère pour le voyage, ma réaction a été « Putain, j’ai pêté le walkman de ma mère !!! »
Dadar : T’imagine le mec qui n’avait jamais entendu Led Zeppelin et Jimi Hendrix de sa vie !

  

Quel disque vous a donné envie de devenir musicien ?

Dadar : Tout simplement le fait d’écouter de la musique. C’est comme cela que l’on devient musicien ! Mon père avait une collection de malade. Il écoutait de la musique tout le temps. J’ai baigné dans la musique avec les Beatles et les Rolling Stones et en plus il grattait aussi. Tout petit, mes parents m’avaient inscrit dans une école de musique où j’ai appris le saxophone. Mais c’était assez chiant, je n’ai jamais vraiment aimé le système scolaire. Le jour où j’ai pu prendre la guitare de mon père a été une révélation ! J’ai commencé par reproduire les chansons des Beatles avec un bouquin de partitions en suivant les accords. C’est à partir de ce moment là que j’ai rapidement compris la manière de composer. Quand tu débutes avec les Beatles c’est juste magique. Ils ont quasiment tout inventé dans la Pop. Rapidement j’ai commencé à composer. A 15 ans je jouais déjà dans un garage avec un groupe.
Fonzie : Ten de Pearl Jam. C’était le premier album qui ne venait pas de chez mes parents. Je me suis rendu compte que l’on pouvait transmettre beaucoup d’émotion dans un seul morceau. Je suis aussi de la génération qui a grandit avec Nirvana. Leur musique parait hyper simple. Dans un sens tu te dis que toi aussi tu pourrais jouer ce que Kurt Cobain joue ! Du coup cela désacralise un peu la musique. Lorsque j’étais plus jeune, jouer de la musique me paraissait impossible. Mon père joue du piano et je pensais être incapable d’en jouer comme lui. Je n’ai jamais appris le piano car cela me paraissait trop compliqué.


Bob Marley c’est du soleil pour toute la journée même quand il fait gris


Quel est votre album préféré ?

Fonzie : Je ne connais pas le titre car on ne l’a pas encore choisi !
Rires
En fait, j’aime beaucoup l’album Sugar de Leon Redbone.
Dadar : What’s going on de Marvin Gaye. A défaut d’être mon album préféré je dirais que c’est celui que j’écoute le plus souvent. C’est un disque définitivement intemporel que tu peux écouter n’importe où et n’importe quand ! Ca marche tout le temps que tu sois triste ou heureux.
Fonzie : Quand tu fais du sexe !
Dadar : Quand tu fais du sexe ça marche super bien.

Quelle chanson vous donne envie de vous déhancher comme un fou sur la piste de danse ?

Dadar : Whaaa ! Il y en a un paquet aussi …
Fonzie commence à chanter Femme que j’aime de Jean-Luc Lahaye
Attends « C’est bon pour le moral » de La compagnie créole c’est une tuerie. Personne ne peut résister ! Actuellement il y a « White Noise » de Disclosure. Tu écoutes, tu danses !

Quelle chanson possède l’effet magique de vous mettre de bonne humeur le matin ?

Fonzie : « Tu veux mon zizi » de Francky Vincent.
Rires
Dadar : « Killing in the Name of » de Rage Against the Machine. Un morceau pour se réveiller ! Mon beau-frére avait 30 minutes de route pour aller bosser et il écoutait l’album à fond tous les matins. Il arrivait au taquet au bureau !
Fonzie : « A bas la hiérarchie » de Stupeflip, c’est pas mal aussi pour aller au boulot.
Dadar : « Africa Unite » de Bob Marley, c’est parfait pour se lever le matin. Bob Marley c’est du soleil pour toute la journée même quand il fait gris.

  

Quel album avez-vous acheté pour sa pochette ?

Dadar : Dark Side of the Moon de Pink Floyd.
Fonzie : Division Bells.

Vous êtes très Pink Floyd les gars, c’est bien !

Dadar : Oui ! Unkown pleasure de Joy Divison, une pochette de malade.
Fonzie : Et « Boys » de Sabrina.
Rires
Dadar : Le maxi, car la pochette est bien plus grande !

Votre dernier coup de cœur musical ?

Dadar : Future Islands. Superbe groupe avec un chanteur charismatique. Sans hésiter je les mets number one. Dès que j’ai écouté l’album Singles qui est sorti en janvier, je me suis dit « Bon voilà l’album de l’année, il faudra attendre l’année prochaine pour sortir le notre ! »
Rires
Fonzie : James Blake. J’ai bien accroché sur Overgrown.

Si GYM était le nom d’un cocktail quelle en serait la recette ?

Fonzie : Du café avec du sel !
Rires
Dadar : Tu vois le carnage, du café avec du sel !

Vous êtes à gerber les mecs ? Ce n’est pourtant pas ce qui représente le mieux votre musique !

Dadar : Non, en fait la musique de GYM est beaucoup plus colorée. Donc il faut des jus de fruits et des sirops. Cela doit être costaud quand même ! Un rhum Don Papa pour le côté sucré, vanillé et ensoleillé.
Fonzie : Un petit aphrodisiaque comme du gingembre. Il faut que ce soit frais avec de la glace. On pourrait rajouter un parasol en papier et utiliser du bleu, rouge et jaune pour rappeler les trois couleurs et formes de GYM.
Dadar : Oui, excellent ! Donc dans un verre carré, verser une petite dose de Curaçao, mettre de la glace, rajouter du jus de fraise puis du jus d’ananas, compléter avec une bonne dose de rhum et planter un parasol. C’est fort, c’est frais, c’est coloré, c’est GYM !

Vincent GILOT aka Le Guise
interview accordée 10 juin 2014
Kroundave's Flat, Lille