The Chosen One

Hard Corrèze selon l'Elu

Le soleil baigne de sa douceur printanière les rues de Lille. Les terrasses fleurissent, les jupes se raccourcissent et la bonne humeur se lit sur les visages. Encore faut-il pouvoir sortir pour en profiter pleinement. Les yeux rivés sur les écrans de contrôle, attentif aux pistes et aux sons, Bastien Burlot, ancien guitariste du groupe Monroe est Morte, a suivi le mixage de son futur album Black Swan. Bastien vit désormais en Corrèze où il s’est installé comme luthier (Il est reconnu internationalement pour la qualité de ses guitares de concert.) Avant qu’il reprenne le train pour rejoindre la Corrèze si chère au cœur de Chichi et Flamby, je lui ai filé rencard devant les 3B, un établissement bien connu des Lillois, afin qu’il lâche le morceau, vide son sac, me parle de son groupe The Chosen One. Comme me le confiait un ancien de la maison poulaga « La meilleure façon de se mettre à table c’est devant une blonde bien fraîche et une flammekueche. ». Retrouvailles sympathiques avec l’élu.


Impatient que vous écoutiez Black Swan ... Bastien Burlot a les Crooks !

Comment est né The Chosen One ?

Il y a cinq ans, lorsque j’ai quitté le Nord, il m’a semblé naturel de recréer un nouveau projet musical et de poursuivre mon bout de chemin de musicien. Un gars en Corrèze m’avait commandé une guitare électrique avant que je quitte le Nord. En discutant à distance, je lui ai expliqué que j’arrivais en Corrèze, que je cherchais quelqu’un avec qui jouer. Je lui ai proposé de riffer ensemble. Nous avons échangé deux trois riffs par mail ; nous avions commencé a bossé de notre côté. Quand je suis arrivé sur place nous avons joué et sympathisé puis formé un premier groupe avec Arnaud qui s’appelait Vicious Penelope.

Depuis quand date The Chosen One ?

Le nouveau line up date de début 2013. Il est composé d’Arnaud Desbordes à la guitare, Pierre Jesus à la basse, à la batterie Olivier Martinez qui a également joué avec H-Tray pendant 13 ans et moi-même au chant et à la guitare.

Comment s’est déroulée la phase de composition ?

Nous avons composé tout de suite, nous n’avons pas fait de reprises, pour nous orienter immédiatement vers la création de nouveaux morceaux. Dès que nous avons eu douze titres de prêts nous avons décidé d’enregistrer un album et c’est naturellement que je me suis tourné vers Olivier T’Servrancx d’Electrik Box qui avait réalisé celui de Monroe est morte. Il est venu directement en Corrèze où j’avais aménagé un étage de ma maison en studio. Nous avons fait deux cessions de deux semaines – une en été et une en hiver 2011 – pour faire toutes les prises instru des douzes titres et les prises chant de l’époque.

Mais tu es venu refaire des prises chant en octobre 2013 !

Au  niveau du style, l’instru nous convenait mais on avait besoin d’un  chant un peu plus viril qui corresponde à nos aspirations musicales, car nous avions un son assez rock mais on voulait un chant assez brutal. En 2011, le chant qui avait été fait par Céline était hyper clean mais il radoucissait le style et le rendait plus pop, alors que nous voulions une base plus agressive avec un chant plus Hardcore. Donc nous avons supprimé tous les chants qui existaient et réécrit toutes les paroles en gardant l’instru de base. Bien qu’ayant jamais chanté auparavant, j’ai décidé de reprendre les rênes du micro. Je me suis mis au chant, j’ai pas mal bossé et je suis revenu à Lille en octobre pour enregistrer les nouvelles versions.


Nous sommes entre les deux mondes : un Stoner moderne et un Heavy vintage


Quelle est la raison de ta présence à Lille ?

Depuis octobre Olivier a bossé sur un prémix. Je suis venu finaliser le mixage avant le mastering.

Qui avez-vous envisagé pour le mastering ?

Nous avons deux pistes très sérieuses. Il y a R3myBoy (Gojira, Om Mani, Ed Wood Jr)  de Lille qui est connu et surtout reconnu pour son travail exceptionnel puis le suédois Göran Finnberg (In Flames, The Arch Enemy et Raise The Vail le dernier album des Calaisiens de Zoe). Nous ferons notre choix en fonction de la qualité du travail sur une chanson témoin.

Comment définirais-tu le style musical de The Chosen One ?

C’est toujours difficile de définir un style surtout à une période où les métissages musicaux sont très fréquents. C’est du Rock plutôt Heavy car nous n’avons pas un son métal malgré l’agressivité. C’est une sorte de Rock-Stoner-Hardcore en quelque sorte, avec un chant violent mais également mélodique, du gros riff bien lourd à la Stoner et un son plutôt Rock. Nous sommes entre les deux mondes : un Stoner moderne et un Heavy vintage.

Quels sont les thèmes que tu abordes dans tes chansons ?

Ce qu’il faut savoir c’est qu’avec Vicious Penelope, le chant était en français. Nous avons pris la décision de chanter en anglais pour The Chosen One. D’ailleurs le nom du groupe a changé pour cette raison. J’écris naturellement de la poésie en Français. Je me construis des histoires, j’ai besoin d’un thème ensuite je me créé un scénario, puis je brode dessus comme si je vivais l’histoire que je raconte sans forcément parler de société ou de quoi que ce soit. C’est plutôt introspectif, le moyen de sortir de soi même, la liberté de l’être, les emprisonnements psychologiques. Par exemple, j’ai écris une chanson sur la violence conjugale qui s’appelle « Behind the Door » en rapport à l’expression familière on ne sait jamais ce qui passe chez les gens lorsque la porte est fermée. Une autre chanson se nomme « Doom’s Day », le jour du jugement dernier. J’ai imaginé la situation où quelqu’un ferait du mal à ma fille. C’est idiot mais on se pose tous la question un jour. Je suis contre la peine de mort mais qu’est ce qui se passe lorsque t’es confronté à un acte d’une telle violence qui te touche personnellement. Comment je réagis ? « Black Swan » qui clôture l’album, représente l’ultime synthèse de tout l’album : la dualité entre le bien et le mal. C’est assez typique « Black Swan » on pense au film ou à l’opéra « Le lac des cygnes » avec le cygne blanc et le cygne noir. La dualité des deux, le bien le mal. Cette dualité que l’on retrouve chez chacun de nous et les choix que nous sommes amenés à faire. Quand on lit, cela peut paraître un peu prophétique, presque biblique. Alors qu’en fait, c’est dénué de tout sens religieux. Nous sommes dans une réalité qui nous touche tous à un moment donné, avec des mots assez forts parce que le style l’exige. Il faut que ça envoie le boulet !

Des dates de concert sont déjà prévues ?

Notre première date sous cette forme est prévue le 11 juillet à Bort-les-Orgues en Corrèze avec avant cela la possibilité d’un concert avec Maure ou Vif une salle associative plus underground qui fait jouer régulièrement des groupes de Hardcore.

Il existe une scène Rock en Corrèze ou bien c’est le trou du cul du monde ?

C’est carrément comme le trou du cul du monde, en fait ! Il n’y a rien. A part Les Lendemains Qui Chantent, une grande salle à Tulle qui correspond au Grand Mix d’ici. Mais en dehors il n’y a rien, pas de scènes ou de bars qui font jouer des groupes.

Sortie officielle de l’album ?

Un ou deux singles en ligne d’ici fin avril et l’album sortira le mois d’après.

Si The Chosen One était le nom d’un cocktail quelle en serait la recette ?

C’est marrant ca ! Tu prends les initiales : T.C.O. Téquila, Calvados et Orange. Un truc un peu exotique et épicé qui  fout la pêche ou la chiasse.

Vincent GILOT aka Le Guise
interview accordée le 10 avril 2014
Lille