Quel est le premier disque que vous ayez acheté ?
Dirty Wolf : Nous étions chez un disquaire avec mon père. Il m’a dit « Tu as un peu d’argent, choisi toi un disque. ». Je ne m’y attendais pas. Finalement, j’ai pris Kick d’INXS car la pochette me plaisait.
Boogie Snake : Nevermind de Nirvana. Je l’ai acheté d’occasion à un pote pour 200 Francs Belge (nda : 5 €).
Devil d’Inferno : Un album du Velvet Underground. Celui avec la grosse bouche et la bouteille de coca à l’intérieur (nda : Andy Warhol’s Velvet Underground with Nico, double album compilation de 1971). Il appartenait au père d’un gars qui était en classe avec moi. Je l’ai convaincu de lui piquer. Et je lui ai racheté à l’époque pour 500 Francs (nda : 13 €).
DW : Si mon fils me piquait un de mes putain de disques et qu’il le vendait 20 euros, ça m’emmerderait !

Quel disque vous a donné envie de devenir musicien ?
DW : Nevermind c’est sur ! C’était possible de faire de la musique grâce à Nirvana.
BS : Le rêve devenait accessible même pour des gens qui n’avaient pas forcement de technique.
DW : Jean-Jacques (ndr : Boogie Snake) m’avait montré qu’il savait jouer « Smells Like Teen Spirit » à la guitare. J’étais impressionné « Whaoooou Put..n ! On fait un groupe ». Nous avons décidé d’en monter un et j’ai acheté ma batterie le jour même pour 2000 Francs (nda : 50 €).
Quel est votre album préféré ?
DI : Le double album des Velvet
BS : Goat de Jesus Lizard, que nous avons beaucoup écouté.
DW : Nos l’écoutons toujours. Un album assez violent des années nonante qui n’a pas vieilli. Il fait partie de ces albums qui avec le temps finissent par t’appartenir.



Quelle est la meilleure chanson pour faire l’amour ?
DW : Le silence.
BS : Exactement, je ne fais pas l’amour en musique. Ma femme n’aime pas cela !
DW : Moi non plus je n’aime pas ! (rires)
DI : Je n’imagine pas choisir un disque pour faire l’amour !
BS : C’est vrai qu’il y a des gens qui aiment ça. Surement un cliché à la Barry White ! (rires)
« Christina » des Oblivians ... me donne envie de soulever la table, de la foutre par terre et de casser les verres.
Quelle est la meilleure chanson pour tracer la route ?
DW : Ah, oh, houlala. Il y en a plusieurs à notre actif. En fait, nous avons des chansons de tournée. Voici notre dernière sélection. Elle a commencé avec une reprise de Dalida, « Laissez-loi chanter », par un mec qui s’appelle Dicky la machine à hit (nda : voici son site http://dicky.web.free.fr/samusique.htm). C’est un Français qui fait plein de reprises. Elles sont téléchargeables gratuitement sur le net. Un truc barré, du Dicky quoi !
BS : Ensuite, il y a eu « False Jesii Part 2 » de Pissed Jeans
DW : Those Darlins
DI : « Be Brave » des Strange Boys aussi. En fait, ces morceaux sont liés à un contexte. Tu es sur la route, tout le monde flashe sur un morceau et nous l’écoutons une dizaine de fois !
DW : Oui, comme Mike Brant. « Laisse-moi t’aimer », nous la chantions à tue tête.
Quelle chanson vous donne envie de danser comme une bête ?
DI : J’ai du mal à ne pas bouger lorsque j’entends « Miss you » des Rolling Stones.
DW : « Chicken on the Rocks » de Jean-Jacques Perrey (nda : Jean-Jacques Perrey a fait la promotion de l’Ondioline, un orgue électronique à base de tubes à vide). Un Français, pionner, de la musique électronique dans les années 60 avec de vieux sons et des bruits de canards. Ce morceau est particulièrement délirant et me donne la niaque.
BS : « Christina » des Oblivians. Ce morceau me donne envie de soulever la table, de la foutre par terre et de casser les verres.
en Italie, la bouffe c’est Rock’n’Roll !
Quel album avez-vous acheté pour sa pochette ?
DI : Le Velvet ! (rires)
BS : Je n’ai jamais acheté un album pour sa pochette.
DW : J’ai déjà fait cela en brocante. C’était un disque hollandais sur l’éducation sexuelle. Quand tu ouvrais la pochette, tu voyais de gens niquer pour de vrai. Super détaillé, choquant ! Ensuite quand je l’ai écouté c’était de La Musette et un discours en néerlandais, donc je n’ai rien compris ! (rires)
Quel album serait-on surpris de trouver dans votre discothèque ?
BS : Un pêché mignon ?
DW : J’en ai quelques-uns !
DI : J’ai honte de rien. Tu as acheté ces albums parce qu’un moment ils t’ont touché. C’est comme ça ! Tu peux les cacher, tu sais qu’au fond de toi-même, ils t’appartiennent.
DW : Eddy Mitchell, Patrick Sébastien, Wham. J’aime bien aussi, c’est la honte, U2 avec Pavarotti !
De vos trois albums, duquel êtes-vous le plus fier ?
BS : Le dernier, Liquid Love, sans hésitation. Pas parce que nous avons bossé avec Jon Spencer. Nous sommes fiers du résultat qui est plus proche de nous, de ce que nous sommes vraiment.
Si The Experimental Tropic Blues Band était un cocktail. Quel en serait la recette ?
DI : Le Spritz les gars
DW : Le Spritz !
BS : Le Spritz bien sûr !
DI : C’est un cocktail italien composé d’Apérol, une sorte de Martini route sauf que c’est orange, avec du Prosecco, une rondelle d’orange, un zeste de citron et une olive.
DW : Il n’y a pas d’eau pétillante ?
DI : Uniquement quand tu le fais au vin blanc.
BS : Nous tournons en Italie uniquement pour boire des Spritz !
DI : Chaque endroit possède sa recette personnelle.
DW : C’est vraiment un apéritif, le Spritz ouvre l’appétit ! Car en Italie, la bouffe c’est Rock’n’Roll !
Vincent GILOT aka Le Guise
interview accordée le 14 Octobre 2011
Le Carnot, Lille