Je ne sais pas si vous le saviez. Mais c’est à Mont-de-Marsan qu’à eu lieu en 1976 le premier festival Punk au monde. Voilà vous dormirez un peu moins con ce soir, vous pourrez briller à question pour un keupon, voire réussir le majeur en l’air les QCM les plus hardos. C’est ça la culture Mon Général !
Retournons dans Les Landes. Si, si… Il faut y retourner je n’ai pas fini mon magret et il y a de la tourtière en dessert. Soit ! Imaginez cette ribambelle de nihilistes à crête, abreuvée de bière et bravant le bourgeois, qui déferlent dans cette petite ville de province pour venir pogoter sur les Damned. « Des Pounk au Moun …on l’Adour » comme me le racontait l’ami Douze. Même si ces prophètes de l’anarchie étaient loin d’être des prosélytes, leur venue n’a pas épargné les esprits les plus simples et suscité quelques vocations. En effet, une légende locale relate que cela a provoqué un énorme choc émotionnel, avec de sévères stigmates, chez de jeunes enfants vêtus de K-way. Vous connaissez la suite ? Les Boulenvrac.
Pour le dernier opus de la trilogie de la loose – Crevaison III – les Pieds nickelés du Punk – La fouine, poison et le mulet – sont de retour avec un album plus déjanté que les aventures de Don Quichotte quand je bois d’la bière. À force de pugnacité ou bien d’un cutter bien tranchant, nos compères ont enfin réussi à dénouer le nœud métaphysique « de la maison de disque qui ne peut pas faire tourner sans CD un groupe qui ne pas faire de CD sans tourner ». Vous aviez aimé Little Miss Sunshine ? Vous allez adorer Des clous. Toujours dans l’esprit feuilleton musical, nous embarquons dans leur J7 pour un « road movie » délirant et improbable. Accrochez bien vos ceintures car les Boulenvrac sont imprévisibles et très dangereux surtout au volant ! Contre le racket organisé des sociétés d’autoroute, une seule solution le demi-tour et pied au plancher. Bon gré mal gré, après un passage par l’hôpital, une fête foraine et un hypermarché, ils vont enfin réussir à rejoindre la capitale pour participer au tremplin du Chtac Music Live. Après un show dantesque, nos zouaves candides vont découvrir à leur dépend que les dès sont pipés. Pire, ils seront même plagiés ! Oh c’est quoi ce bordel ? Eh bien ! C’est la triste réalité du monde dans lequel nous vivons. Non ? Les Boulenvrac toujours en mode révolutionnaire lancent quelques pamphlets aux riffs Punk acérés contre les dérives du capitalisme et de la société de consommation comme sur « Péage » où les moutons ne sautent plus les barrières, ils payent pour qu’elles se lèvent. Perdants d’avance, ils sont les victimes de la « Machine à sous » à soumission et à presser le citron. Même si dans « Vitrines » ils regardent la société de consommation enjolivée de paillettes et de gadgets tonitruants avec des yeux d’enfants naïfs. Ils savent que tout cela n’est qu’une façade pour nous faire avaler la pilule car nous sommes tous des marchandises. Qui est le psychopathe qui a composé ce remède contre la fatigue ? Le beat bontempi minimaliste et agaçant de « La réveilleuse » c’est Nounours qui te jette du sable dans les yeux, passe la gégène à Nicolas et Pimprenelle et vous souhaite « mauvaise nuit les petits ». Quand ils annexent une chenille cela devient une foire aux manèges désenchantés beaucoup plus drôle qu’avec les beatniks de la bande à Basile. Ne restons pas planté là ! Les Boulenvrac cassent la baraque avec « Des clous » et son final à la Blues Brothers. Morceau qui sera honteusement plagié en « Not You » par les Mediatic un groupe sans personnalité et bien formaté pour les radios aux programmes insipides. De quoi révolter nos Punks à K-Way et hurler « Sabotage ».
Je ne sais pas s’il y a une morale a cette histoire. À part que, les efforts et la persévérance finissent toujours par payer. Après cette mésaventure à la capitale, Les Boulenvrac rejoignent Le Bourrut pour enregistrer l’album que vous aller écouter. Un joli disque qui brille.
L’album existe en package limité composé d’un DVD surprise et d’un poster du disque d’or disponible directement sur leur site.
Vincent GILOT aka Le Guise
13 mars 2018