Suis-je en train de chroniquer le dernier album de The Experimental Tropic Blues Band ? C’est un peu la question, toute légitime, qui me brûle les lèvres après avoir visionné le film complétement « weird » de Jérôme Vandewattyne : Spit’n’Split. Un film sur les Tropics dont la bande originale a été composée par les Tropics. C’est à Bruxelles, lors du Summer Beach Festival, que j’ai fait la rencontre de l’ange blond et de son compère Julien Henry de La Film Fabrique qui a réalisé plusieurs des clips des Tropics comme Keep this love dans le style Far-west marocain. Nouveau challenge, autre exercice de style mais même cour de récréation ! Attention enfant récalcitrant et indiscipliné. Jérôme embarque dans le « Big Red Van » des Tropics comme témoin privilégié de cette vie Rock’n’Roll qui fait tant rêver les petits garçons et les petites filles avec ses heures de trajets accumulées de fatigue, ses plans foireux à 8,64€ et ses Baby Bambooooooo ! Une invitation au voyage où tout n’est qu’hallucinations, décadence et délires pour assister impuissant à la lente désintégration du groupe, en perte de sens... Split ! C’est toujours weird, un peu trash, parfois immoral voire dérangeant pour les âmes sensibles non adeptes de l’humour belge qui flirte avec le énième degré stratosphérique, un tantinet gore, donc complétement Tropic ! Le film s’ouvre avec une citation d’Alfred de Musset « Tout le réel pour moi n’est que fiction » ; c’est là, qu’intervient tout le talent de réalisation de Jérôme. Où est la réalité ? Quand commence la fiction ? This is the fuckin’ question man !!!!!!
Nous retrouvons The Experimental Tropic Blues Band dans un Spinal Tap belge plus vrai que nature, vraiment déjanté ! Je me rends compte que je parle beaucoup du film alors que je suis censé chroniquer un album. Who cares ? That’s life … Too Bad. Alleï... la musique colle parfaitement au film m’fieu... voilà ! Vite fait avant que je passe la wassingue, les Tropics nous proposent un kaléidoscope musical qui commence par un expérimental tribal genre Grand Zoulougourou (Le culte) pour s’aventurer dans le Surf avec les Shadows sous Lexomil (Delivrance) ou instrumental psychédélique quasi floydien (Theta Wave), de la ballade love mielleuse qui colle aux paluches (Alas Alas), des morceaux électro robotique et bruitiste (The Divine Comedy) ou new wave (Anaerobic) et des morceaux Punk bien gras dont ils ont... The Secret (Ultra Erectus, Straight to the Top, Power of the Fist, Unreachable love) et se clôture sur une Fin quasi onirique où le keyboard nous emporte dans une autre dimension.
En fait, je trouve qu’il a trop de Spit et pas assez de Spritz.
Vincent GILOT aka Le Guise
3 juillet 2017