Carnivora

2013

http://www.7weeks.fr

01. Bones & Flowers
02. Acid Rain
03. Carnivora
04. Ghosts on the Seaside Road
05. Diary-Day 7
06. Year Zero
07. You are so Special
08. Let me Drown
09. Shadow Rider
10. High in Heavenly Places

Pendant que les fainéasses de la cuisine se contentent de plats surgelés composés généreusement de viandes inconnues d’origine incontrôlée, d’excès de sel pour leur assurer des troubles cardio-vasculaires avant 50 ans et d’autres ingrédients dit de saveur que j’aurais bien du mal à trouver dans la cuisine d’un cordon bleu, je m’attable au Vieux Louis. Un excellent restaurant spécialisé dans la cuisine de sud-ouest où je sais trouver le bonheur du viandard. Une bonne côte à l’os pour un grand garçon qui se tient mieux à table qu’à cheval. Un petit verre de Cahors. Voilà ce qu’il me faut.
- Tu la veux comment ta côte ?
- Saignante !
Si comme moi, entre le Meat & Bones de Jon Spencer Blues Explosion et la côte à l’os, il vous reste un peu de place, voici Carnivora de 7 Weeks. Ecoutez moi ça. C’est pas d’la merde ça, mes enfants. Une véritable Limousine d’origine Stoner contrôlée qui forcément a des chevaux sous le capot. Une bête de concours taillée pour tracer la route, manger le bitume, cracher la poussière et ruer dans les brancards.

7 Weeks explore avec beaucoup de style l’espace musical soufflé et libéré par la force de leur Rock massif. En effet, dès la première écoute nous ne pouvons qu’être étonnement surpris par cette palette musicale colorée, riche, chaude et variée. Sans pour autant abandonner ce Stoner Rock puissant qu’ils martèlent sur All Channels Off, 7 Weeks propose de nouvelles orientations musicales franchement influencées par leur collaboration avec Manu Costa sur le projet Dead of Night. Comme Julien Bernard me le confiait en octobre 2012 « Il y aura un avant et un après Dead of Night ! ». Les claviers et machines, la guitare acoustique et même le tambourin apportent de nouvelles textures plus psychédéliques qui occupent l’espace et s’intègrent parfaitement aux compositions en créant une atmosphère plus pesante voire oppressante comme sur « Carnivora », « Ghosts on the Seaside Road » ou encore « Diary-Day 7 ». Mais attention pas d’amalgame, ni de conclusion hâtive, les musiciens de 7 Weeks n’ont pas retourné leur veste, ils ne sont pas devenu un boy band qui joue de la pop pour lolita pré pubère.

Chassez le naturel, il revient au galop. Hue hue ! Nous retrouvons des titres Stoner puissants, taillés pour les bourrins, avec une ligne de basse lourde et hypnotique. Je vous conseille de brûler votre permis avant d’écouter le speedé « Acid Rain » qui nous invite à pousser le champignon et à laissez flotter nos cheveux au vent. Vous en demandez encore alors voici le fantastique « You are so Special ». Un bon gros Red Neck élevé au bœuf aux hormones et à la Bud light pourrait s’imaginer qu’il s’agit d’un nouveau single de Queens of Stone Age. Ah, ah, I Gotcha ! Cette chanson nous invite à headbanger et hurler « You ain’t special you boring cow ». Vos voisins apprécieront. La guitare acoustique colore le Blues Folk de « Shadow Rider » de notes orientales où vient galoper l’esprit de Led Zeppelin. Une virée qui avait déjà commencé sur un « Let me drown » à l’ambiance lourde et ténébreuse et une montée en puissance dévastatrice qui balaye tout sur son passage.

Alors que des groupes rechignent à l’aventure. 7 Weeks a osé se mettre en danger en négociant un virage serré hors des sentiers battus. Cela donne un album étonnant, audacieux et généreux qu’il faut chaleureusement saluer.

Vincent GILOT aka Le Guise
2 Mars 2013

Pour l’écriture de cette chronique aucun bœuf, ni cheval n’ont été maltraités.