John the Conqueror

2012

http://www.johntheconqueror.com

01. I Just Wanna
02. Southern Boy
03. Lucille
04. All Alone
05. Time to Go
06. Say What you Want
07. Come Home with Me
08. Letter of Intervention
09. Passing Time
10. 3 More

Nous franchissons les portes d’une église. Dans le chœur des voix s’élèvent et des mains s’entrechoquent en rythme dans la ferveur du Gospel pour accompagner la plus belle des prières, une déclaration d’amour – I just wanna be your man – où la voix Soul de Pierre Moore nous envoûte littéralement. Voilà exactement la première impression que procure l’écoute du premier album de John the Conqueror. La reverb’ de la guitare nous remémore que nous sommes aussi dans les terres du blues originel, qu’ici les habitants fréquentent aussi assidûment l’église que le Juke Joint. Quelque soit l’endroit, la ferveur reste la même. Comme un peintre, Pierre Moore rajoute sur son Gospel immaculé, une touche électrique et flamboyante de Blues Rock, enflammée avec la complicité de son cousin Michael Gardner à la batterie et de Ryan Lynn à la basse.

Dès la première chanson, la messe est dite. « I Just Wanna » possède le pouvoir de faire oublier toute médiocrité qui pourrait suivre, mais n’y compter pas les p’tit loups vu la puissance des chansons comme « Come with me » ou « 3 More » et leurs riffs accrocheurs. La majorité des titres offre la récréation à Pierre Moore de laisser s’exprimer sa guitare dans des solii fluides. Ce premier coup d’essai s’avère être une réussite. Finalement, le seul regret est de devoir se contenter seulement de dix titres. John the Conqueror nous invite pour un voyage céleste au plus profonds des racines Blues (« Passing Time ») et Soul (« Time to go »). Ce power trio a trouvé son Mojo. Il a bu la Magic Potion concoctée par les Black Keys jusqu’à la lie (« Lucille », « All Alone »). Rien d’étonnant à ce que ce leur nom soit tiré de la culture ésotérique afro américaine. Un fétiche qui devrait comme le suggère la coutume leur apporter beaucoup de chance.

Si jamais, comme il est précisé sur le disque, May be that Whiskey talkin, alors ce sera certainement pour, dans une lueur de lucidité, vous inviter à vous procurer ce premier album très prometteur.

Vincent GILOT aka Le Guise
11 décembre 2012