Des tatouages aux motifs ésotériques jusqu’au bout des doigts, une barbe de trappeur qui a vu l’ours qui a vu l’homme et un T-shirt avec une belle ancre estampillé « Marine Nationale », Louis Aguilar donne l’image d’un vieux bourlingueur céleste et énigmatique malgré ses deux décennies. Du musicien, nous savons qu’il a trainé ses guêtres aux States où il a perfectionné et affiné son style. Informations suffisantes ?
Louis Aguilar en digne compagnon orfèvre nous présente son petit chef-d’œuvre en 9 chansons. Sa voix limpide, chaleureuse et douce nous apaise. Les mots se décrochent comme un fragile pétale au vent pour se poser avec majesté sur la mélodie. Une invitation à un voyage où tout n’est que Folk, amour et volupté (Memories, Love). Au détour d’un air ou d’un riff, nous croisons l’ombre de Van Morrison (With Me) voire l’esprit de Jeff Buckley (Six Feet Under). Les chansons naviguent paisiblement sur un long fleuve tranquille d’un Indie Folk épuré où parfois se jettent des ruisseaux plus country (Tales of a Rocking Boat, Hurt). Des eaux plus slaves nous emportent dans un Luna Park Lynchien (Small Town). Vite, une Vodka ! Louis Aguilar clôture cet opus brillement avec « Six Feet Under ». Un titre à la noirceur envoutante et solaire, entre l’enfer et le paradis. Suivons son conseil. Fermons nos yeux, abandonnons-nous, rêvons, personne ne nous voit car nous sommes invisibles. Nous sommes invincibles.
Vincent GILOT aka Le Guise
7 Août 2012