Magouilles et Compagnies

2009

http://boulenvrac.free.fr

01. Vas-y coco
02. CANETTE
03. Bourgeaux
04. GASOIL
05. 11,80
06. A MAMAN
07. Le Codec
08. BARAMINE
09. Sauciflor
10. TOUCHER
11. Au squat
12. Pas de Saucisses Lentilles
13. L'after : Crevaison 2
14. LA GALERE
15. Le Maracuda
16. POLICE
17. On n'est pas des guignols
18. CHIBREX ET RAMONAX
19. C'est pas nous
20. LIBEREZ LE RAT

Vous risquez de ne jamais les entendre sur une radio française. Franchement, c’est regrettable. Car loin des hits commerciaux formatés et fades qui inondent les ondes, Les Boulenvrac nous offre un peu de volupté et de fraîcheur Punk qui fait tant défaut à la scène Rock Française. Ces Punks consanguins, vêtus de K-Way et au visage masqué derrière des lunettes de ski, sillonnent le bitume dans leur fidèle J7 diesel en quête de dates. C’est que les musiciens sont confrontés à un problème métaphysique avec une maison de disque qui ne peut faire tourner sans CD un groupe qui ne peut faire de CD sans tourner. Ô cruel dilemme !

Magouilles et compagnie se présente comme un Road Movie musical conté dans le pur style des feuilletons radiophoniques qui ont fait la gloire de la TSF avec la Famille Duraton ou encore l’invasion de la Terre par les Martiens commentée par Orson Welles. La succession chronologique des faits, l’alternance des dialogues et des chansons dans l’esprit théâtre de rue, la gouaille et l’humour spontané de ces losers font que nous sommes littéralement embringués dans l’aventure et les galères des Boulenvrac. Ils ont assimilé parfaitement l’héritage de la scène Punk des années 80. Nous retrouvons les influences de Ludwig Von 88 (Canette), des Béruriers Noirs (Toucher, Police), des Garçons Bouchers (La galère) et surtout des VRP (A Maman, Chibrex et Ramonax). Dans un vrai plan galère Les Boulenvrac viennent perturber la tranquillité de la ville de Bourgeaux (Amalgame entre Bordeaux et ses bourgeois !). Entre une panne d’essence, un ravitaillement au Codec, une tentative pour exciter la colère des salariés de Sauciflor et un concert dans un squat, Les Boulenvrac en profitent pour critiquer le capitalisme déshumanisé qui sans état d’âme délocalise et sacrifie les masses laborieuses (Toucher) et éborgner les membres de la maison poulaga (Police). Ces sketches naviguent entre nostalgie, critique sociale et toujours une bonne dose d’humour. Le passage où nos Punks hurlent leurs chansons dans l’interphone mérite la mention « Super poilade ».

Evidemment c’est en Live que nous pouvons découvrir le potentiel de déconnade des Boulenvrac. Tapis rouge, arrivée sous l’hurlement d’une sirène, glacière de bières, pétards et saucisses. Jouissif et décalé. A voir absolument. De plus, lors de leurs concerts, ils vendent leur album dans une poche (nda : Au Sud de la Loire, le sac en plastique ou le sachet se dit poche. Etonnant, non ? Bizarre quand on sait que la poche picole trop !) Codec avec un exemplaire du journal local, une vraie boite de Sauciflor et plein de surprises.

Vincent GILOT aka Le Guise
16 juin 2012