Dona Confuse

Ghost Healers' Fascinating Box

2011

http://www.donaconfuse.fr

01. 3200 ISO
02. Echoes from The Fascinating Box
03. Ordinary Death
04. Here
05. Ordinary Life
06. Ghost Healers
07. White & Hot
08. Blue Baritone
09. Farniente Coffee

Noyée dans une haie trop haute et des liserons, la boîte aux lettres verte paraît bien camouflée comme si elle voulait jouer à cache-cache. Je l’ouvre. Sa cachette n’aura pas résistée à la perspicacité du facteur. C’est une corne d’abondance : factures malheureusement, opérations commerciales énormément, une erreur de distribution comme trop souvent et une pochette énigmatique. Le son du maquis ! Ces bulles, qui claquent sous la pression de l’ongle, protègent un disque. Ghost Healers’ Fascinating Box de Dona Confuse. She is confused. I am dazed ! Le deuxième album des Toulousains ressemble à un étrange voyage introspectif, profond et cérébral. Ils explorent notre inconscient au scalpel dans un univers musical, expérimental et bruitiste, proche du Rock progressif de Pink Floyd où s’invite le Kid A de Radiohead pour créer cette atmosphère ténébreuse et angoissante. Le spleen est là.

Une vibration, un beat, une mélopée pythiesque semblent se frayer un chemin tortueux des profondeurs pour exploser à la surface et laisser place à un air folk psychédélique qui n’est pas sans rappeler The Brian Jonestown Massacre. Dès l’introduction nous sommes plongés dans une des multiples références floydiennes de Ghost Healers’ Fascinating Box. Il y a dans ce « 3200 ISO », une impression surexposée d’espace insondable et désertique. Paris-Texas. L’atmosphère qui se dégage de « Echoes from the Fascinating Box » ressemble étrangement au discours soporifique d’un professeur. Chaques secondes de lutte contre cette torpeur quasi hypnotique s’étendent à l’infini. Elle résonne encore sur un « Ordinary Death » dont la guitare semble influencée par Slint. Puis soudain, wake-up ! Le clavier et les snapfingers d’un « Here », où plane l’ombre d’Archive, nous sort de notre léthargie. « Here » coincé entre une vie et une mort à priori ordinaire nous invite par son rythme chaud à une danse enivrée. Le tourbillon de la vie. Mais nous retombons vite dans un vide abyssal avec « Ghost Healers » et « White & Hot ». La voix s’efface, sur « Blue Baritone » et « Farniente Coffee » il ne reste que des pulsations, des chuintements et des beat électro qui procurent à l’ensemble une dimension spatiale, froide et inquiétante.

Etes-vous prêt à passer au-delà du miroir ?

Vincent GILOT aka Le Guise
18 juin 2011