Tremblements de terre, tsunami, changements climatiques, crises économiques, sociales, religieuses et politiques, agressions terroristes ; la planète Terre est
gravement malade. Effrayée devant l’avenir pessimiste qui se dessine dans ce monde perverti par l’argent, l’humanité vit une crise de confiance, elle doute, elle
a perdu la foi. La bonne parole ! Où est-elle ? Qui l’a prêche ?
We are … Waiting for the prophet.
Le deuxième album de Green Vaughan porte les stigmates de ce monde en mutation où nous sommes emportés dans un univers névrotique et sombre qui se reflète dans la
chanson qui donne son nom à l’album. Ces douze nouvelles compositions sont portées par un beat lancinant, sur lequel viennent se poser les riffs syncopés de guitare
noisy, les bidouillages électro de Spung et la voix si caractéristique de Nicolas Djavanshir aka Sushi. Passant des mots étouffés, à demi susurrés, aux cris primaux
ou aux psalmodies plaintives, Sushi comme un funambule sur une onde sonore tente de conserver un équilibre sur une lame de rasoir. Pas étonnant que ce chant soit
celui d’un écorché vif qui souhaite délivrer, dans l’urgence, son dernier appel au secours. Ce cri ouvre l’album avec l’excellent « Feeding with Words » taillé
pour annexer les dancefloors. Un titre qui figure avec « Street » sur l’EP 4 titres hors commerce sorti en 2010.
Waiting for the prophet se présente comme un véritable maelstrom sonore et expérimental, très « core », qui justement fusionne les influences post-punk
aux rythmes dansants de l’EBM. Le nouvel opus de Green Vaughan évoque un kaléidoscope où nous découvrons des paysages sonores originaux. Avec les Freaks de
« Sigh » nous sommes invités à un voyage plutôt planant sur un « Timeless Temple » hypnotique. Alors que « I Wish » s’avère un titre plus
puissant et rageur avec son riff Hard. Waiting for the prophet comme un message divin se mérite. Vous l'avez attendu, profitez maintenant et diffusez la parole divine ! Enjoy.
Vincent GILOT aka Le Guise
26 mai 2011