Bienvenue à la clinique Château Brutal. Vous aurez affaire aux meilleurs spécialistes du Body-bricolage et de
l’Electro-bondage. Je vous prends un rendez-vous ? Le visage cramoisi de Sideburn sous la pression velue de Cusmar B
peut vous laisser pantois et surtout vous autoriser à penser qu’il y a des rendez-vous qu’il faut nécessairement
oublier. Tu parles ! Il faut vraiment être un addict du SM version IIIème Reich pour accepter de passer entre les mains,
que dis-je, les pattes d’un Dr. Mengele mi-grizzli, mi-bûcheron spécialisé dans la soudure et les nœuds marins. Assez
plaisanté, comme dit mon frère les blagues le plus courtes, sont les plus courtes ! J’en vois qui, terrorisés,
s’abandonnent et se retrouvent avec les pompes noyées sous un torrent de miction. Rassurez-vous, Château Brutal ne
torture que les instruments et les sons car ce n’est pas interdit par la convention de Genève. Je vous conseille
d’acquérir rapidos leur EP This Fish has only one Leg car ils sont « very, very angry ». Et cela mieux vaut
ne pas l’oublier !
This Fish has only one Leg se présente comme un excellent résumé artistique du DIY à la sauce Post-Punk, des
chansons à la conception de la pochette. Sans oublier le CD qui ressemble à nos bons vieux vinyles où vous apprendrez
que les droits de cette œuvre musicale sont versés à la SACER . Notre duo hétéroclite a quelque peu délaissé le son
Electro-Rock pour revenir – comme on dit de nos jours chez les « zomepolitiques » – à des fondamentaux plus Noisy et Punk.
Ce 5 titres ressemble à un violent télescopage entre PiL et Sonic Youth, le tout arrosé par quelques litres de bières.
L’ouverture du bal commence par un cours d’anatomie animale avec un « One Leg » explosif et saturé. Avec
« Unbeliever » le groupe s’approprie une chanson créée lors des Forest Sessions. Une excellent manière d’observer
la recommandation de Pascal pour que les chansons continuent à vivre au-delà de cette expérience musicalo-forestière.
Sur « Elastic », Sideburn réponds aux interrogations électriques de Cusmar B. Arrive ensuite pour les
fanatiques du dancefloor, le très punk « Wanna Dance » version jeu de 7 familles mais sans TOI, où le chant de
Sideburn ressemble beaucoup à celui de John Lydon. L’expérience s’achève sur le sur-vitaminé « Mummy » chanté
pied-au-plancher.
Après ces cinq titres très courts, Château Brutal s’offre un quartier libre très récréatif avec ses amis entre
bidouillages, remix toutes sauces, électrochocs et réinterprétations. Aujourd’hui c’est mercredi, tout est permis !
Un joli foutoir plutôt orienté Electro-Rock où se niche une reprise très Interpol de « Mummy » par Belly Aches,
une version garage d’« Extraflat » avec le Fatal Erection, sans oublier le « Two Legs Two men » qui n’est
qu’une ultime revisite de « One leg », mais avec une influence très D.A.F. (pas les camions, mais le groupe
allemand de new wave industrielle Deutsch Amerikanische Freundschaft), par des membres du collectif Bas Art Auditif.
Si toi aussi, jeune Punk yéménite, tu rêves d’écouter Château Brutal en Live, sache que cela est possible, car ton beau pays est dans la liste de la booking agency !
Vincent GILOT aka Le Guise
4 avril 2010