Même si le titre original Waging Heavy Peace, qui évoque la volonté de trouver une paix intérieure, est difficilement traduisible c’est un peu réducteur de se limiter à Une autobiographie. Nous sommes à la limite de la publicité mensongère, car bien évidemment le livre que vous tenez dans vos mains n’est pas franchement une autobiographie !
Neil Young fringuant soixantenaire décide sur les conseils de son toubib d’arrêter de fumer ses joints quotidiens. Quitte à arrêter l’herbe, autant arrêter, aussi, la picole. Une prise de conscience qui perturbe la muse d’un rockeur qui a composé l’essentiel de son œuvre en étant défoncé ! Il n’arrive plus à composer de chanson alors il décide de nous raconter sa vie. Il a probablement retrouvé un vieux cahier Big Chief de 400 pages dans sa grange où il stocke toutes ses bagnoles ! Le vieux Young commence à noircir les pages d’anecdotes sur sa carrières, de tranches de vie, de réflexions comme s’il tenait un journal intime et ses mémoires en même temps ! Le style est complètement décousu, sans fil conducteur et encore moins de plan ! Il le faut le suivre, car Neil radote et se répète, fait des digressions … Mais il a la gentillesse de nous prévenir « La forme pour la forme ne m’intéresse pas. Donc, si vous avez des difficultés à lire ce livre, donnez-le à quelqu’un d’autre. ». Entre quelques passages biographiques, il nous cause pas mal de ses bagnoles et de ses projets. Le Pure Tone qui se mute en Pono vers la fin du bouquin, un format musical proche de la qualité du master. Car le pauvre MP3 ne se compose que de 5% des informations sonores, ce qui a le don d’énerver le Loner. « Pour l’instant je suis un emmerdeur. Je ne peux aller nulle part sans que la sonorité horripilante des MP3 ou de quelque autre source sonore tout aussi déficiente commence à me taper sur les nerfs… ». La Linc Volt, un véhicule hybride qui roule au biocarburant et surtout à l’électrique. Il en profite pour faire acte de ses fautes, erreurs et mauvais choix mais tiens toujours à remercier untel. Vous êtes super les mecs ! Nous baignons souvent dans le bla bla, les bons sentiments et la pignolade, mais bon c’est le Loner ! Neil Young se livre (et se délivre) avec beaucoup de pudeur sur son existence de Rockeur qui a connu la gloire et le succès comme les excès du célèbre Sex, Drugs and Rock’n’Roll, les mauvais coups du destin avec ses enfants handicapés et la perte d’êtres chers.
Vincent GILOT aka Le Guise
22 août 2013