Ici, lorsque vous souhaitez déguster un excellent Bordeaux millésimé pour accompagner votre magret de canard, c'est possible. Car avec Hassan Cihef c'est ? Non, non,
non ce n'est pas possible, actuellement elle est juste capable d'augmenter ses tarifs. En fait, ici, il existe un produit de substitution, le stratum, pour remplacer
tout ce que vous souhaitez. Ici, « Stairway to Heaven » est simplement l'hymne officiel. Alors, les rockers « merci qui ? ». Ici, vous baignez dans une
douceur blanchâtre et cotonneuse. Car ici, vous êtes mort alors welcome in « Paradise City » comme le chantait Axel Rose quand il avait encore de la voix.
Monsieur Hunt nous invite, dans ce premier roman, au titre un peu long - juste pour concurrencer le « Several species of small furry animals gathered together in
a cave and grooving with a pict » de Roger Waters - à une aventure philosophique et décalée dans l'au-delà. Sommes-nous maître de notre destin ? Suis-je un
Homme libre ? Un livre, au style particulier, composé d'histoires à tiroirs qui s'entrechoquent avec des calembours et des clins d'oeil malicieux. Le dessinateur Sly Paracuba
agrémente ce roman de quelques dessins dont le magnifique angelot dans le pur style Rembrandt adipeux de la première de couverture.
L'intrigue. Gabriel renommée est un ange gardien dont la motivation professionnelle a pris un coup dans l'aile. Ce laisser-aller dans le traitement des dossiers provoque une vague de maccabées,
ce implique qu'il y a du monde qui se bouscule au portillon de Saint-Pierre. Gabriel tombe raide dingue de Carla Bruni qui vient juste d'emménager au Paradis après
avoir avalé son extrait de naissance. Tout part en couille lorsqu'il décide de se faire greffer un démonte pneu pour lui mettre une bonne secouée, car en échange
d'une auréole et d'une belle paire d'ailes les anges perdent un agréable attribut. Quand Gabriel se gave de Nexum, un narcotique puissant, alors le lecteur est
emporté dans le tourbillon d'une machination délirante et fantasmagorique. Ce premier roman n'est pas épargné par quelques imperfections. Un style un peu alourdi par
des phrases longues qui perturbent le rythme. Nonobstant ces petits défauts le roman, comme l'affirmerait un onaniste, est bien branlé, comique et plaisant grâce à une
plume influencée par Desproges, la « Série noire », « Fluide glacial » et Saint-Jean ! A lire avant de mourir !
Vincent GILOT aka Le Guise
31 mai 2011