Le nez dans mon café, je me questionne sérieusement sur le sens de la vie. Que serions-nous si Liège n’existait pas ? Vous vous dites, Liège, il pousse le bouchon un peu loin. Pourtant. Sans Liège, pas de gaufre moelleuse et sucrée à souhait, pas de glace au café noyée dans la chantilly, pas de Peket m’fieu, ni de commissaire Maigret, le fin limier des comptoirs qui résout ses enquêtes à coup de Blanc sec, et encre moins de Experimental Tropic Blues Band. Oufti ! Liège existe bel et bien. Ce soir La Boite à Musiques de Wattrelos va battre aux rythmes de la Cité Ardente avec The Goon Mat & Lord Benardo et The Exprimental Tropic Blues Band. God Bless Liège !
La soirée sera donc exceptionnelle. En effet, je dois vous avouer que The Goon Mat l’enfant du pays se sent à la Boîte à Musique comme à la maison. Figurez-vous que j’ai retrouvé dans mon bureau un vieux fly de 2005 – je ne jette rien – qui annonçait un concert de nos loustics à la BaM. La veille du concert, le meilleur officier des forces spéciales du Belgistan, le célèbre Colonel Bastard avait retourné le Parkinn’. Mais, le lendemain la région était recouverte d’un épais manteau neigeux qui avait invité moult automobilistes à jeter le grattoir et à rester au chaud dans bobonne. Le concert eut lieu en comité restreint et comme me le confiait Mat « On s’est bien marré, quand même ! ». Ce soir il n’y a pas un flocon uniquement des Rockers motivés, alors la soirée s’annonce chaude.
Elle débute avec le Dirty Boogie bien gras de The Goon Mat & Lord Benardo. Le duo nous concocte un Blues très Roots influencé par RL Burnside et T Model Ford. Un set composé de titres comme « Tell me », « Lonely Man », « Looking for a Girl », « Talking Man » et le sympathique « Show me your tits ». L’espace d’une heure la Boite à Musiques s’est transformée en Juke joint.
Arrive The Experimental Tropic Blues. Dirty Wolf nous annonce fièrement qu’il est très content que nous soyons venu si nombreux pour son anniversaire. Alors forcement le set demarre en fanfare et poésie avec dans le rôle du gâteau le gore « Gangrene Blues » et dans celui de la cerise « Godamn Blues » le célèbre blues des réveils crasseux et difficiles. Le tout suivi par des morceaux de leur dernier album Liquid Love comme le délirant « T.E.T.B.B. eat Sushi », le sentimental « Keep this love » et bien sûr des surprises. En effet, les Tropics sont actuellement en studio. Nous avons eu la chance d’entendre certaines de leurs nouvelles compositions. Un retour vers le Punk primal américain. Chassez le naturel, il revient au galop. Boogie Snake, emporté par son courage et supporté par les « Jean-Jaaaaaacques » hurlé par les femmes en chaleur, s’est aventuré avec son harmonica et un câble trop court dans la foule en délire pour s’époumoner sur « I Went down ». Ensuite Dirty Wolf (dit le Chaste) a débranché le jack de sa guitare. Bras tendu, pouce sur le jack pour lancer le beat répétitif de l’hypnotique et déjanté « Garbage Man » marquant la fin du set. Pour le rappel, le trio a interprété une chanson de leur début Take off your Clothes qui figure sur leur EP Démo Boogie Bastards (2003) accompagné pour un final explosif par le fantastique Lord Benardo et son harmonica.
Vincent GILOT aka Le Guise
31 Mars 2013
