Christophe Miossec @ L'Aéronef
w/ Zita Swoon

6 décembre 2006, Lille

Une retrouvaille. Je suis un grand fan de l’album Boire de Miossec. Plus pour la brutalité des textes et des musiques que pour l’invitation éthylique. Un album violent, révolté, rebelle, de looser magnifique qui vieillit bien. Les suivants trop arrangés à mon goût m’avaient déçu, jusqu’à ce Brest qui soudain m’a ramené plus de dix ans en arrière. Recouvrance – Siam – Jean Jaurès et ses haltes désaltérantes dont les enseignes ont probablement changé plusieurs fois de nom. Brest, son crachin, ce vent, mes amours, mes soirées, mes amis. Tant de souvenirs que j’ai gravé au plus profond de mon être et de mon coeur, le jour où j’ai également dû quitter Brest. Mais bon, inutile de tomber dans le lacrymal. 1964, sonnait le retour de Miossec dans ma discothèque.

Il s’agit donc d’une retrouvaille. Une vraie ! Boire, m’avait tellement marqué qu’avec mon pote Jack (Un brox, un vrai) nous sommes allés le voir en concert dans une petite salle de Toulon, après s’être psychologiquement préparé au Guinness Bouc. Nous étions combien dans cette MJC ? 40 ? 60 ? Oh pas plus ! Evidemment, ce soir nous sommes un peu plus nombreux à nous être déplacés. La première partie est assurée par les belges de Zita Swoon. C’est très agréable et feutré. Ceux qui ont passé la soirée en leur compagnie lors des Nuits Secrètes savent déjà que leur prestation sera à la hauteur.

Puis il rentre sur scène, suivant ses musiciens. Il est jovial et souriant même s’il porte les stigmates d’un homme et d’un corps fatigué. Malgré des gestes gauches où l’équilibre se rétabli avec le pied de micro véritable canne de vieillesse, il occupe la scène, se rapproche au plus près du public, discute, plaisante. Un fan lui propose une bière, il entonne le refrain assoiffé qui a fait la gloire et probablement la retraite de Grand Jojo. Il est là, à l’aise et content. Même si sa voix s’éraille, que sa mémoire flanche (Comme Arno, il vient en concert avec son livret de paroles), l’homme, lui, est présent et chante toujours avec ses tripes. Un chanteur humble et humain, qui laisse au roadie venue lui porter sa Les Paul son quart d’heure de gloire en le laissant jouer la guitare à sa place ou bien offre son tambourin à une jeune femme du premier rang en fauteuil roulant. C’est ce Miossec là que j’ai vu et entendu.

C’est un grand goéland échoué sur la scène, mais il se marre ! Pourquoi ? Relisez le poème.

Vincent GILOT aka Le Guise
13 janvier 2007

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